Depuis l'éclatement de la crise du crédit en 2007, les écarts de rendement sur obligations de sociétés se sont beaucoup élargis de par le monde. Les auteurs étudient les deux composantes principales – le risque de défaut et le risque de liquidité – des écarts relatifs aux obligations émises par les entreprises canadiennes sur le marché américain, et tout particulièrement leur évolution durant la crise. Ils constatent qu'au cours de cette période, la composante risque de liquidité a davantage augmenté pour les obligations de catégorie spéculative que pour celles de catégorie investissement, conformément au scénario d'une ruée vers les titres de qualité. De ces résultats découle une implication majeure : les politiques destinées à remédier aux difficultés que connaissent les marchés de crédit doivent tenir compte du fait que la composante risque de liquidité des écarts de rendement se comporte différemment de la composante risque de défaut, surtout en période de crise.