La Banque du Canada abaisse le taux cible du financement à un jour de 1/2 point de pourcentage pour le ramener à 1 %
La Banque du Canada a annoncé aujourd'hui qu'elle abaisse le taux cible du financement à un jour de un demi-point de pourcentage pour le ramener à 1 %. Elle réduit également de un demi-point les limites de la fourchette opérationnelle pour ce taux, ainsi que le taux officiel d'escompte, qui s'établit maintenant à 1 1/4 %.
Les perspectives de l'économie mondiale se sont détériorées depuis l'annonce de la Banque concernant le taux directeur en décembre, la crise financière grandissante s'étant propagée à l'activité économique réelle. L'incertitude accrue mine la confiance des entreprises et des ménages à l'échelle du globe et fait reculer davantage la demande intérieure. Les grandes économies avancées, dont le Canada, sont maintenant en récession et les pays à marché émergent sont de plus en plus touchés. Les cours de l'énergie se sont repliés en raison de l'affaiblissement très prononcé de la demande mondiale.
La stabilisation du système financier mondial est une condition préalable à la reprise économique. Aussi, les gouvernements et les banques centrales interviennent-ils de façon énergique et concertée afin de favoriser cette stabilisation. Des signes indiquent que ces mesures exceptionnelles commencent à porter leurs fruits, même s'il faudra du temps avant que les conditions financières redeviennent normales. En outre, d'importantes mesures de relance monétaire et budgétaire sont mises en place partout dans le monde.
Les exportations canadiennes sont en forte baisse et la demande intérieure se replie sous l'effet de la diminution des revenus réels, de la richesse des ménages et de la confiance des consommateurs et des entreprises. L'activité économique au Canada devrait se contracter jusqu'au milieu de 2009, entraînant un recul de 1,2 % cette année du PIB réel annuel. Comme les mesures prises par les pouvoirs publics devraient commencer à produire les effets souhaités au pays et à l'étranger, et à la faveur de la dépréciation passée du dollar canadien, le PIB réel devrait se redresser et enregistrer une hausse de 3,8 % en 2010.
L'élargissement de l'écart de production tout au long de 2009 et le recul modeste des prix des logements devraient entraîner une réduction de l'inflation mesurée par l'indice de référence, laquelle toucherait un creux de 1,1 % au quatrième trimestre. Le taux d'augmentation de l'IPC global devrait être négatif pendant deux trimestres en 2009, en raison de la chute des prix de l'énergie par rapport à l'année dernière. Étant donné que les attentes d'inflation sont fermement ancrées, le taux d'accroissement de l'indice de référence et de l'IPC global devrait regagner la cible de 2 % au premier semestre de 2011, alors que l'économie retournera à son potentiel.
Dans ce contexte, la Banque a abaissé aujourd'hui son taux directeur de 50 points de base, ce qui porte l'assouplissement monétaire cumulatif à 350 points de base depuis décembre 2007. Guidée par le régime de cibles d'inflation adopté par le Canada, la Banque continuera de suivre de près la situation économique et financière afin de déterminer dans quelle mesure une nouvelle détente monétaire sera nécessaire pour atteindre la cible d'inflation de 2 % à moyen terme. Un taux d'inflation bas, stable et prévisible représente la meilleure contribution que la politique monétaire puisse apporter à la croissance économique et la stabilité financière à long terme.
Note d'information
La Mise à jour du Rapport sur la politique monétaire, qui paraîtra le 22 janvier 2009, contiendra une mise à jour complète des perspectives établies par la Banque au sujet de la croissance et de l'inflation, dont un examen des risques entourant la projection. La prochaine date d'établissement du taux cible du financement à un jour par la Banque du Canada est le 3 mars 2009.