L'accent continu mis par la Banque du Canada sur l'inflation est pertinent dans la situation économique actuelle, selon le gouverneur Carney
Les Canadiens peuvent être assurés que les autorités monétaires poursuivront « sans relâche » leurs efforts pour maîtriser l'inflation, qu'elle passe au-dessus ou au-dessous de la fourchette cible, a déclaré aujourd'hui le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney.
L'expérience montre que la maîtrise de l'inflation est la meilleure contribution que la politique monétaire puisse apporter à la prospérité économique et financière des Canadiens et des Canadiennes, un enjeu qui revêt une importance cruciale en cette période de tourmente financière exceptionnelle à l'échelle du globe, a souligné le gouverneur dans un discours prononcé devant la Chambre de commerce de Halifax.
« Tôt ou tard, la crise financière mondiale prendra fin et l'économie du globe se redressera, mais un degré élevé d'incertitude entoure la vitesse à laquelle cela se produira, a affirmé le gouverneur. La poursuite sans relâche de la maîtrise de l'inflation par les autorités monétaires est essentielle en cette période de crise financière et de récession mondiale et elle demeure la meilleure contribution que la politique monétaire puisse apporter à la prospérité économique et financière du pays. »
M. Carney a expliqué que, conformément au régime de cibles d'inflation qu'elle a adopté et qui est établi de concert avec le gouvernement fédéral, la Banque suit une approche symétrique pour ce qui est de la maîtrise de l'inflation. Cela veut dire qu'elle est tout aussi préoccupée lorsque l'inflation tombe au-dessous de la cible de 2 % que lorsqu'elle la dépasse, a-t-il précisé.
Même si la grave crise financière mondiale a soulevé les craintes d'une déflation dans certains pays, la possibilité d'une baisse soutenue des prix est improbable pour l'économie canadienne, et ce, pour plusieurs raisons, a précisé le gouverneur. Les marchés du travail, des biens et de capitaux du Canada sont flexibles, son système bancaire est l'un des plus solides au monde, et les ménages, les entreprises et le secteur public disposent d'une marge de manoeuvre considérable sur le plan financier. En outre, grâce à notre taux de change flottant, nous pouvons mener une politique monétaire indépendante qui nous permet d'être « maîtres de notre destin monétaire ».
Qui plus est, le Canada est doté du cadre de conduite de la politique monétaire le plus clair et le plus puissant qui soit. « Les avantages de ce cadre ont été démontrés, puisque l'inflation a été abaissée et maintenue à un niveau bas et stable depuis le début des années 1990, et ils sont tout aussi pertinents en période de tensions désinflationnistes », a indiqué M. Carney.
Le gouverneur a réitéré la projection économique de la Banque avancée dans la Mise à jour du Rapport sur la politique monétaire, qui a été publiée le 22 janvier. Même si on prévoit une contraction de l'activité économique au Canada cette année, celle-ci devrait reprendre de l'élan et croître à un rythme supérieur à son potentiel en 2010, à la faveur des mesures prises par les pouvoirs publics et de la dépréciation passée du dollar canadien. On prévoit que le PIB réel régressera, en moyenne annuelle, de 1,2 % en 2009 et qu'il rebondira de 3,8 % en 2010.