Le gouverneur Carney traite des répercussions de la mondialisation sur le Canada
Le Canada s'est bien ajusté aux brusques variations de ses termes de l'échange et profite des nombreux avantages qu'offre la mondialisation de l'économie, a déclaré aujourd'hui le gouverneur de la Banque du Canada, M. Mark Carney, dans un discours prononcé devant la Chambre de commerce de la Colombie-Britannique et le Business Council of British Columbia.
Les investissements des entreprises ont augmenté, et le Canada affiche des résultats impressionnants au chapitre de l'emploi et de la croissance des salaires, à la faveur des prix élevés des matières premières et de l'expansion du secteur des services, a précisé M. Carney. « À elle seule, l'amélioration des termes de l'échange a fait bondir le revenu disponible réel par habitant de 8,5 % au cours des cinq dernières années, et contribué à l'assainissement du bilan des sociétés et au redressement continu des finances publiques. »
Selon le gouverneur, la vague actuelle de mondialisation est exceptionnelle en raison de son ampleur et de la taille relative des économies à marché émergent en train d'être intégrées. M. Carney a fait remarquer que les ajustements provoqués par la mondialisation ne sont pas faciles, les travailleurs des pays industrialisés comme le Canada étant passés à une production davantage axée sur le savoir et ceux des économies en développement s'étant approprié une plus large part des processus de production à forte intensité de main-d'oeuvre.
« Le défi qui se pose pour les décideurs consiste à faire en sorte que les avantages de la mondialisation soient maximisés et largement partagés », a dit le gouverneur. « Du point de vue de la Banque du Canada, le défi que nous aurons à relever sera de comprendre les diverses façons dont la mondialisation influe sur la stabilité financière […] et l'inflation. »
En ce qui concerne la situation économique actuelle, qui est influencée de manière importante par la conjoncture mondiale, M. Carney a fait écho à la Mise à jour du Rapport sur la politique monétaire publiée récemment par la Banque. Bien qu'il subsiste des risques à la hausse entourant la projection de la Banque pour l'économie relativement à l'amélioration des termes de l'échange du Canada – entre autres facteurs –, il existe également d'importants risques à la baisse, à savoir que le resserrement des conditions du crédit pourrait être plus prononcé et durer plus longtemps que prévu, et que le ralentissement de l'économie américaine pourrait se prolonger, ce qui freinerait davantage la croissance du PIB et l'inflation au Canada.
Le gouverneur a ajouté que, à la lumière de son scénario de référence et des risques connexes, la Banque a abaissé à deux reprises le taux cible du financement à un jour ces derniers mois. La Banque a aussi précisé qu'il faudra probablement encore augmenter le degré de détente monétaire dans un proche avenir afin de maintenir l'équilibre entre l'offre et la demande globales et de ramener l'inflation à la cible à moyen terme. « Nous déciderons du moment et du degré de cette détente lors des prochaines dates d'annonce préétablies », a conclu le gouverneur.