La promotion de la stabilité, de la confiance et du bien-être

Bonjour. C'est un plaisir pour moi d'être ici dans la région de Kitchener-Waterloo, reconnue pour son dynamisme. La croissance du PIB, ici, est l'une des plus rapides de la province.

Les atouts des deux villes — dans les secteurs de la recherche, de la fabrication de pointe et des technologies de l'information, entre autres, — sont bien connus. Ce qui l'est moins peut-être, c'est l'efficacité avec laquelle la région s'est ajustée aux mutations qui s'opèrent au sein de l'économie mondiale. De la production de chaussures et de boutons à l'imagerie numérique en passant par les techniques de communication d'avant-garde, ce succès constant qu'appelle votre capacité à composer avec le changement témoigne de votre souplesse et de votre esprit d'entreprise. Il tient aussi sans doute à l'importance que la région accorde depuis longtemps à la formation et à l'éducation. Cette dernière forme une base solide sur laquelle les gens peuvent s'appuyer pour faire face aux changements et affronter l'avenir avec confiance.

Les changements sont souvent difficiles. Comme vous le savez, la région a dû procéder à de nombreux ajustements économiques douloureux. Ce qui peut faciliter l'adaptation toutefois, c'est un contexte de stabilité des objectifs fondamentaux des politiques publiques. La Banque du Canada peut aider à instaurer un tel environnement.

En sa qualité de banque centrale du pays, la Banque du Canada a pour mandat de promouvoir la stabilité et le bien-être économiques et financiers. Pour s'acquitter de ce mandat, elle mène des activités dans trois grands domaines : la mise en oeuvre de la politique monétaire, la promotion de la fiabilité, de la solidité et de l'efficience du système financier, ainsi que la conception et l'émission de billets de banque sûrs. Dans mon discours d'aujourd'hui, j'aimerais expliquer le travail qu'elle accomplit à cet égard. Pour ce faire, il serait utile de vous présenter, pour chacune des grandes fonctions, l'objectif visé et les moyens qui devraient nous permettre de l'atteindre, puis de vous faire part des résultats obtenus et des améliorations envisagées. Permettez-moi de commencer par notre travail dans le domaine de la politique monétaire.

La politique monétaire

Le but ultime de la politique monétaire du Canada est d'aider l'économie du pays à atteindre la meilleure croissance durable possible et d'ainsi contribuer au relèvement du niveau de vie des Canadiens et des Canadiennes. L'expérience nous a appris que le moyen le plus sûr d'y parvenir est de concentrer nos efforts sur un objectif précis et bien concret : maintenir l'inflation à un niveau bas, stable et prévisible.

La maîtrise de l'inflation contribue à améliorer la tenue de l'économie de bien des façons. J'attire votre attention sur deux d'entre elles. Premièrement, un climat d'inflation basse et stable permet de mieux décoder les signaux transmis par les prix, ce qui aide les particuliers et les entreprises à prendre des décisions économiques éclairées à long terme. Rappelez-vous les années 1970 et le début des années 1980. L'inflation n'était pas maîtrisée; les taux étaient élevés et variables. Souvenez-vous de la grande incertitude qui régnait à l'époque. Il était difficile de comparer les prix et de prévoir leur évolution. À cause de cette incertitude, les gens avaient du mal à prendre des décisions avisées en matière de dépenses et d'investissements. Les investisseurs refusaient d'engager leurs fonds pour de longues périodes, les négociations collectives s'envenimaient et l'économie dans son ensemble n'était pas aussi productive qu'elle aurait pu l'être. Heureusement, cette triste époque est révolue. S'il y a un avantage à la maîtrise de l'inflation, c'est bien celui de renforcer la certitude quant à la valeur future de la monnaie.

Deuxièmement, lorsque l'inflation est sous contrôle et que la politique monétaire est menée de façon à ce que l'économie fonctionne près de son plein potentiel, nous pouvons absorber les chocs économiques plus efficacement. Les ressources peuvent être réaffectées plus aisément des secteurs où la demande est relativement faible vers ceux où elle est plutôt vigoureuse. Cela est particulièrement important durant les périodes où les prix relatifs, c'est-à-dire les prix de certains biens et services par rapport à ceux d'autres biens et services, enregistrent de grandes variations, telles que celles observées depuis quelques années. Au cours des cinq dernières années, les prix des produits de base énergétiques et non énergétiques ont augmenté beaucoup plus que ceux des biens manufacturés non tributaires des matières premières, et le taux de change a évolué considérablement, ce qui s'est répercuté sur les prix de nombreux biens. Pourtant, dans l'ensemble, l'économie s'est bien adaptée dans ce contexte d'inflation basse et stable.

En résumé, le maintien de l'inflation à un niveau bas et stable donne confiance aux gens : dans la valeur future de leur monnaie, par rapport aux décisions financières qu'ils prennent ou dans la capacité de l'économie de résister aux chocs et de connaître une croissance durable.

Depuis 1991, la Banque du Canada et le gouvernement canadien poursuivent une cible d'inflation explicite afin d'aider à maintenir l'inflation à un niveau bas et stable. Depuis 1995, cette cible est fixée à 2 %, soit le point médian d'une fourchette de maîtrise de l'inflation qui va de 1 à 3 %. La poursuite de cibles d'inflation contribue à arrimer les attentes des gens à l'égard de l'inflation, ce qui permet de garder celle-ci à un niveau bas et l'économie relativement stable. Elle facilite en outre les délibérations et le processus décisionnel à la Banque. J'aimerais aussi souligner qu'un tel régime offre un autre avantage important en nous amenant à rendre davantage compte de nos actes.

De quelle façon la poursuite de cibles aide-t-elle à orienter la prise de décisions à la Banque? Eh bien, lorsque l'économie se met à tourner à un niveau supérieur à celui de sa capacité de production et que l'inflation tendancielle risque ainsi de dépasser la cible, nous avons tendance à relever les taux d'intérêt, toutes choses égales par ailleurs. Cette intervention a pour effet de contenir la demande au sein de l'économie et, de ce fait, de rétablir l'équilibre entre celle-ci et l'offre, ce qui contribue à atténuer les pressions inflationnistes et à ramener l'inflation à la cible. À l'inverse, si l'économie se met à fonctionner en deçà de sa capacité et que l'inflation tendancielle semble susceptible de glisser sous la cible, nous serons portés à abaisser les taux d'intérêt. Cette mesure stimule la demande et rétablit l'équilibre entre elle et l'offre, permettant ainsi à l'inflation de revenir à la cible. Cette approche symétrique en matière de politique monétaire a un effet stabilisateur sur l'économie et contribue à prévenir l'alternance coûteuse des périodes de surchauffe et de récession.

Voilà donc l'objectif et la stratégie adoptée pour le réaliser. Quels résultats avons-nous obtenus dans la poursuite de cet objectif? La réponse est simple : d'excellents résultats. Voyons ce qu'il en est par rapport à quatre éléments clés.

Commençons par l'inflation mesurée par l'indice des prix à la consommation (IPC global). Depuis 1995, l'inflation est restée basse et a avoisiné le taux cible, soit 2 % en moyenne par année. Au cours de cette période, elle a aussi été stable — se situant à l'intérieur de la fourchette cible de 1 à 3 % dans 80 % des cas — et, ainsi, a été nettement moins volatile qu'elle ne l'était dans la période antérieure à l'adoption du régime de cibles. Enfin, l'inflation est devenue prévisible — les prévisionnistes et les marchés financiers semblent penser que la Banque continuera de garder celle-ci près de la cible. De fait, les premiers s'entendent généralement pour prévoir que le taux d'inflation en 2008 et au-delà s'établira à presque exactement 2 %.

Passons aux taux d'intérêt. Tous les Canadiens y attachent de l'importance. Là encore, depuis la mise en place du régime de cibles d'inflation, les taux d'intérêt à court et à long terme sont plus faibles et affichent moins de volatilité. Par conséquent, on peut maintenant prendre des décisions en matière d'emprunt et d'investissement avec une plus grande assurance. Fait intéressant à noter, contrairement à ce que l'on aurait cru possible il y a seulement dix ans, les taux d'intérêt au Canada sont actuellement plus bas, et les taux à long terme sont devenus plus stables, qu'aux États-Unis.

La production constitue la troisième variable que je veux mentionner. La croissance de la production, qui est un bon indicateur de la santé de l'économie dans son ensemble, a été généralement plus élevée et beaucoup plus stable durant la période considérée. Cette stabilité est attribuable en partie à la maîtrise de l'inflation. La stabilité des prix peut favoriser l'adaptation rapide et efficace de l'économie aux chocs, comme les attentats du 11 septembre 2001 et la crise financière asiatique de 1997-1998. Le Canada n'a d'ailleurs pas connu de récession depuis 1991.

Dernier point, les marchés du travail. Ceux-ci se sont aussi grandement améliorés. Le nombre de jours-personnes perdus en raison de conflits de travail a diminué, la durée des conventions collectives s'est allongée et le taux de chômage est descendu à son plus bas niveau en 30 ans.

Voilà en gros de quoi il retourne et cela se présente plutôt bien. J'aimerais maintenant dire quelques mots à propos de la situation actuelle, notamment des résultats que nous avons obtenus récemment à l'égard de la poursuite de notre objectif en matière de politique monétaire. En bref, l'économie affiche une bonne tenue et le taux d'inflation se situe près de la cible. L'inflation mesurée par l'IPC global se chiffre à 1,6 % — 2,1 % une fois corrigée de l'effet des modifications de la TPS et des autres impôts indirects apportées l'an passé. L'inflation mesurée par l'indice de référence, qui exclut huit des composantes les plus volatiles de l'IPC et l'effet des modifications des impôts indirects sur les autres composantes, constitue un guide utile pour la conduite de la politique monétaire. Elle s'établit actuellement à 2 %. On estime que l'économie tourne en ce moment à un niveau équivalent ou tout juste supérieur à sa capacité de production, et les perspectives pour 2008 donnent à penser qu'elle continuera de fonctionner près de son plein potentiel. Selon nos prévisions, l'inflation mesurée par l'indice de référence devrait encore se situer près de 2 % jusqu'à la fin de 2008, alors que l'inflation mesurée par l'IPC global devrait retourner à la cible de 2 % au début de l'an prochain. Si vous voulez en savoir davantage sur notre point de vue concernant l'économie canadienne, je vous invite à lire la Mise à jour du Rapport sur la politique monétaire publiée le mois dernier.

Comme vous pouvez le voir, une inflation basse et stable est un moyen qui permet d'atteindre un but très important : une croissance économique durable.

Dans l'ensemble, la politique monétaire a donc réussi à atteindre ce but. Mais est-il possible de faire mieux?

Nous pourrions améliorer le régime actuel de poursuite de cibles d'inflation. Vous avez sans doute entendu dire, en novembre dernier, que la Banque et le gouvernement du Canada avaient reconduit la cible d'inflation de 2 % pour une période de cinq ans. Mais vous n'êtes peut-être pas au courant que, dans l'entente conclue, la Banque s'engage à continuer ses recherches ayant pour but de déterminer quelles améliorations devraient être apportées à la conduite de la politique monétaire au cours des décennies à venir. Comme toujours, le but consiste à se doter d'un régime de politique monétaire qui contribue le plus efficacement possible à la bonne tenue générale de l'économie.

Deux grandes questions seront abordées, à savoir quels seraient les avantages et les inconvénients, d'une part, de l'abaissement de la cible d'inflation, et, d'autre part, de l'abandon d'une cible d'inflation en faveur d'une cible basée sur le niveau des prix. Cibler un niveau des prix, c'est comme cibler l'inflation, sauf que, dans ce cas-ci, lorsque l'inflation est supérieure au taux cible pendant une période donnée, elle doit être compensée par une inflation inférieure à ce taux dans la prochaine période, et vice versa. Si le taux d'inflation glisse sous la cible pendant un certain temps, la politique monétaire sera conduite de façon à ce que l'inflation dépasse la cible au cours de la période suivante. Lorsqu'on cible le niveau des prix, le passé n'est pas « oublié », mais il doit être contrebalancé de manière à ce que l'inflation moyenne devienne un peu plus prévisible pendant des périodes plus longues que dans le cas des cibles d'inflation.

Au cours des années prochaines, nos activités de recherche porteront également sur plusieurs autres questions importantes. Notamment, nous aimerions mieux comprendre 1) les implications de la mondialisation pour l'économie canadienne, y compris celles concernant l'inflation au pays; 2) le processus d'ajustement économique sur les plans sectoriel et régional; et 3) l'influence de la productivité et de l'évolution démographique sur le potentiel de croissance de l'économie.

Je vous parlerai maintenant du deuxième domaine dans lequel la Banque favorise le bien-être économique, à savoir le système financier.

Le système financier

Je devrais commencer par décrire exactement ce que j'entends par système financier. Il s'agit d'un ensemble constitué de trois grands éléments : les institutions, comme les banques et les credit unions; les marchés financiers, comme les marchés obligataires et les marchés d'actions; ainsi que les systèmes de compensation et de règlement, comme le Système de transfert de paiements de grande valeur (STPGV), qui sert à l'échange des paiements dont la valeur est élevée ou pour lesquels le moment du règlement est critique.

C'est grâce au système financier que l'épargne est canalisée vers des investissements productifs, que la monnaie est transférée, et les créances financières réglées, et que les risques sont répartis de façon efficace. Comme il traite des promesses de paiement, le système financier repose dans une très large mesure sur la confiance. Les particuliers et les institutions doivent avoir l'assurance que les engagements seront respectés et que le système fonctionnera, même en périodes de turbulences.

L'objectif de la Banque du Canada à cet égard est de promouvoir la stabilité et l'efficience du système et, ainsi, encourager les gens à faire confiance à ce dernier.

La Banque a surtout recours à trois moyens directs pour promouvoir la stabilité du système financier et un moyen indirect pour favoriser la stabilité et l'efficience.

Premièrement, nous assurons la surveillance générale des principaux systèmes canadiens de compensation et de règlement, c'est-à-dire ceux par lesquels transitent des centaines de milliards de dollars d'actifs financiers chaque jour. Ces systèmes sont conçus de sorte que toutes les créances financières qu'ils traitent soient réglées, même en cas de défaillance d'un des grands participants. Le travail de la Banque consiste à veiller à ce que les principaux risques systémiques soient cernés et à établir des normes minimales pour limiter ces risques. Une fois ces normes en place, les exploitants privés de ces systèmes peuvent trouver la façon la plus efficiente de les respecter.

Deuxièmement, nous fournissons des liquidités aux acteurs financiers dans des circonstances normales ou en périodes de difficultés financières à grande échelle. Un montant approprié de liquidité contribue au fonctionnement harmonieux des marchés et est donc essentiel à la stabilité et à l'efficience du système financier. La Banque accorde quotidiennement des crédits à un jour aux institutions financières participant au système et dont le solde de règlement est temporairement déficitaire. Ces modalités de financement à un jour aident à stabiliser le système et réduisent la nécessité pour les participants de détenir des montants élevés d'encaisses de précaution à la banque centrale. Il arrive à l'occasion que des chocs exercent un stress sur l'ensemble du système financier, par exemple un effondrement boursier ou un attentat terroriste. Ces chocs peuvent accroître la demande de liquidité. Dans pareille situation, la Banque du Canada peut augmenter l'offre de liquidité afin de favoriser le fonctionnement sans heurt du système et/ou annoncer publiquement qu'elle est disposée à octroyer des liquidités au besoin. Par exemple, à la suite des attentats terroristes survenus en septembre 2001, la Banque a porté à un milliard de dollars le niveau des liquidités dans le STPGV, dont le niveau normal était de 50 millions à ce moment-là.

Troisièmement, à titre de prêteur de dernier ressort du pays, la Banque du Canada peut fournir une aide d'urgence à une banque solvable (ou à une autre institution de dépôt solvable assujettie à notre politique) si un problème grave de liquidité survient. Ce type de prêt est conçu pour éviter une perte de confiance dans une institution financière solvable, ainsi que des effets de déversement.

Quatrièmement, nous favorisons la stabilité et l'efficience du système financier canadien en travaillant en étroite collaboration avec les organismes de réglementation fédéral et provinciaux et des partenaires du secteur public; et à titre de membre d'entités internationales, nous contribuons au renforcement des systèmes financiers mondiaux. L'une de nos principales activités consiste à surveiller de près les risques intérieurs et internationaux qui influent sur la stabilité du système financier. Nous communiquons les résultats de nos recherches dans des discours, des rapports et dans nos livraisons de la Revue du système financier. Je devrais aussi mentionner qu'à titre d'« agent financier » du gouvernement fédéral, la Banque assume de nombreuses autres responsabilités qui ont une influence sur la stabilité et l'efficience. Par exemple, nous fournissons au gouvernement des conseils d'ordre stratégique axés sur un financement stable et à faible coût de la dette fédérale. Les opérations connexes que nous menons pour le compte de celui-ci visent également à appuyer la stabilité et l'efficience des marchés des titres à revenu fixe.

Mais quels résultats au juste obtenons-nous au regard de cet objectif? Eh bien, j'ai dit que notre objectif est de faire en sorte que les Canadiens aient confiance dans le système financier du pays. En ce qui a trait à la stabilité financière, nous diffusons régulièrement les résultats de l'évaluation des risques à laquelle nous procédons dans la Revue du système financier. En décembre, notre conclusion générale était que la situation financière des institutions financières, des autres sociétés et des ménages au Canada était solide. Cette évaluation repose sur le caractère favorable des facteurs fondamentaux, en particulier une croissance robuste au pays et à l'étranger ainsi qu'un comportement financier prudent de la part des entreprises. Bien entendu, il existe toujours des risques. En décembre, nous mentionnions les effets de déversement possibles d'un ralentissement soudain de l'économie américaine, qui peut nuire à la santé financière de clients des banques canadiennes, ainsi que la possibilité d'une résolution désordonnée des importants déséquilibres des balances courantes à l'échelle mondiale, mais le système financier canadien semble bien placé pour surmonter ces chocs, s'ils devaient se produire.

En ce qui concerne l'efficience, notre opinion, que le gouverneur a exprimée dans le discours qu'il a prononcé en décembre devant l'Economic Club of Toronto, est que le Canada pourrait faire mieux dans certains domaines, notamment en matière de réglementation des institutions financières, des marchés des valeurs mobilières et des régimes de retraite, ainsi que dans l'application des lois régissant ces marchés.

Pouvons-nous faire mieux dans le cadre de nos fonctions relatives au système financier? Un système financier sain et efficient exige une vigilance de tous les instants. Nous entendons maintenir cette vigilance et poursuivre nos recherches sur des questions liées au système financier afin de nous aider à promouvoir la stabilité et à accroître l'efficience. Nos objectifs pour les deux ou trois prochaines années sont les suivants : élaborer un cadre d'évaluation de la stabilité du système financier plus formel; améliorer la collecte des données financières, et l'utilisation que nous en faisons; et accroître la capacité du système de continuer à fonctionner en périodes de graves perturbations. Nous comptons aussi faire évaluer par un tiers nos recherches et nos politiques touchant ce système.

La troisième et dernière responsabilité dont je voudrais traiter concerne la conception et la distribution des billets de banque.

Les billets de banque

Les billets de banque sont l'aspect le plus tangible du travail d'une banque centrale. Tout le monde utilise du papier-monnaie. Je devrais souligner quelque chose qui risque d'en surprendre plus d'un ici dans le « triangle technologique ». Malgré les nombreux substituts au papier-monnaie, la demande de billets de banque continue d'augmenter, à peu près au même rythme que la croissance du PIB nominal.

L'objectif principal de notre travail portant sur les billets de banque est de fournir aux Canadiens du papier-monnaie qu'ils peuvent utiliser en toute confiance. Bien sûr, les billets de banque doivent aussi être beaux, durables et faciles à manipuler, mais s'ils ne peuvent être utilisés avec confiance, soit parce que l'inflation est élevée ou parce qu'on est aux prises avec une vague de délits de contrefaçon, ils perdent beaucoup de leur valeur.

En quoi consiste notre stratégie pour atteindre cet objectif? Eh bien, comme je l'ai dit tout à l'heure, la Banque s'est engagée à maintenir l'inflation à un niveau bas, stable et prévisible, et nos résultats à ce chapitre sont plutôt bons. Pour lutter contre la contrefaçon, nous faisons principalement trois choses. En premier lieu, nous mettons beaucoup de soin dans la conception des billets de banque. En ce moment même, mes collègues à la Banque travaillent d'arrache-pied à la conception de la prochaine génération de billets, qui devrait être mise en circulation à partir de 2011. Une bonne partie de ces travaux consiste à faire en sorte que les billets soient à l'épreuve de la contrefaçon. En second lieu, nous menons un vaste éventail d'initiatives afin d'aider le public, les détaillants et les organismes d'application de la loi à distinguer les billets authentiques des faux. D'ailleurs, si vous souhaitez obtenir de l'information à cet égard, je vous invite à consulter les pages consacrées aux billets de banque de notre site Web; vous y trouverez du matériel de formation utile. En troisième lieu, nous encourageons l'application de mesures énergiques en matière de répression de la contrefaçon. Nous collaborons étroitement avec les forces policières et les procureurs de la Couronne et nous mettons à leur disposition de l'information et du matériel de formation pour les aider dans leurs poursuites contre les faussaires. En 2004, la Banque a lancé le Prix d'excellence en matière de répression de la contrefaçon, qui est décerné annuellement.

Quels sont nos progrès dans la poursuite de notre objectif lié aux billets de banque? Je pense qu'il serait raisonnable de dire que nous progressons « assez bien ». Les Canadiens ont bel et bien confiance dans leurs billets de banque. Ils les utilisent dans leurs transactions quotidiennes sans trop se préoccuper de la contrefaçon.

Pouvons-nous faire mieux? Nous croyons que oui. En plus de déterminer s'il y aurait lieu de se pencher sur des améliorations à apporter à la cible en matière de politique monétaire, dont j'ai parlé plus tôt, nous pensons que nous pouvons faire baisser davantage le taux de contrefaçon. Plus précisément, nous entendons réduire ce taux d'ici 2009 à moins de 100 faux billets détectés chaque année par million de billets en circulation. L'an dernier, on en comptait environ 225 par million, et il y a deux ans, 470. Nous comptons aussi travailler de concert avec la GRC à la mise sur pied d'une base de données réunissant l'information sur la contrefaçon. Enfin, nous avons l'intention d'améliorer notre système de distribution des billets et de suivre de près l'utilisation des autres modes de paiement.

Permettez-moi de conclure.

Conclusion

J'ai discuté des trois principaux domaines de responsabilité au coeur du mandat de la Banque du Canada, qui consiste à favoriser la prospérité économique et financière du pays, et au sein desquels la Banque oeuvre, souvent en collaboration avec des partenaires. Je suis persuadé que vous avez remarqué à quel point les mots « stabilité » et « confiance » reviennent souvent dans mon discours. Ce sont les conditions préalables à de solides résultats sur le plan économique et financier.

Notre but est de continuer à promouvoir la stabilité et à inspirer confiance aux Canadiens et aux Canadiennes en nous appuyant sur nos réussites. C'est de cette façon que nous pourrons contribuer encore davantage au bien-être économique et financier de nos concitoyens.