L'adaptation aux nouvelles réalités économiques
Je suis ravie d'être à Saskatoon.
La dernière fois qu'un représentant de la Banque du Canada a pris la parole devant cette chambre de commerce, c'était il y a cinq ans, lorsque le gouverneur David Dodge a prononcé un discours intitulé La poursuite d'une cible de maîtrise de l'inflation au cours d'une année difficile. Comme je l'ai dit, cinq ans seulement se sont écoulés, mais comme le monde était différent alors! L'économie mondiale était loin d'être aussi robuste. Les cours des produits de base étaient bas. De ce point de vue, il aurait été difficile de prédire ce qui allait se produire durant les cinq années suivantes. Qui aurait pu prévoir en effet que les prix de la potasse auraient augmenté de 50 %, et ceux du pétrole de près de 200 %, ou que ceux de l'uranium auraient quintuplé? Qui aurait pu savoir que le dollar canadien allait s'apprécier de plus du tiers de sa valeur? Et surtout, qui aurait pu prédire que l'économie canadienne allait composer si bien avec ces changements considérables?
Les cinq dernières années ont de fait été marquées par des changements économiques d'envergure et relativement rapides, tant ici, en Saskatchewan, que dans l'ensemble du pays. Dans mon discours aujourd'hui, je me propose de décrire ces changements et d'examiner leur importance pour notre bien-être économique. J'entends aussi passer en revue certains des facteurs à l'origine du succès que connaît le processus d'ajustement jusqu'à présent. Enfin, je voudrais mettre en lumière ce qui doit être fait pour que nous puissions continuer de relever les défis qui s'annoncent.
Les changements survenus au sein de l'économie depuis 2002
Commençons par un retour en arrière pour voir ce qui se passait il y a cinq ans. L'événement marquant de février 2002 était bien sûr les Jeux olympiques de Salt Lake City, au cours desquels la reine du sprint sur glace, Catriona LeMay Doan, qui est originaire de Saskatoon, a de nouveau raflé l'or en patinage de vitesse, comme elle l'avait fait en 1998. L'équipe canadienne de hockey féminin, dirigée par une autre athlète de la Saskatchewan, Hayley Wickenheiser, a pour sa part gagné les cinq parties qu'elle a jouées et remporté la médaille d'or.
Et l'économie dans tout cela? Quelle était sa tenue? Eh bien, elle n'était pas assez bonne pour justifier une médaille d'or, mais elle n'était pas si mauvaise non plus, surtout si l'on tient compte du ralentissement observé dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. Le taux de croissance de l'économie mondiale était légèrement supérieur à 3 %, et celui de l'économie canadienne, tout juste inférieur à ce chiffre. Le taux de chômage national s'établissait à 7,7 % et l'inflation, qui dépassait à peine 2 %, était maîtrisée.
Parlons maintenant de ce qui s'est produit depuis 2002. Au cours de chacune des quatre années qui ont suivi, l'expansion du PIB à l'échelle du monde a été supérieure à 4 % en termes réels. L'an dernier, elle s'établissait à 5,2 %. En fait, l'économie du globe a crû davantage durant cette période que pendant toute autre période de cinq ans après la Deuxième Guerre mondiale.
Il est bien évident qu'une croissance vigoureuse et non inflationniste à l'échelle internationale est souhaitable et avantageuse pour la plupart des pays. Mais cela est particulièrement vrai pour le Canada, puisque notre bien-être économique repose dans une large mesure sur nos échanges commerciaux avec le reste du monde. Le dynamisme de l'économie mondiale a eu comme effet important de pousser à la hausse la demande et les cours de nombreux produits de base exportés par notre pays, notamment le pétrole et le gaz naturel, le cuivre et le nickel ainsi que la potasse et l'uranium. À l'inverse, les prix d'un grand nombre d'importations se sont inscrits en baisse, en raison notamment de la concurrence sur la scène internationale. Cela s'est traduit par ce qu'on appelle un choc positif de termes de l'échange; autrement dit, les prix que nous obtenons pour nos exportations ont augmenté par rapport à ceux que nous payons pour nos importations. En conséquence, nous nous enrichissons collectivement.
Parallèlement à cette amélioration de nos termes de l'échange, nous avons assisté à une hausse marquée de la valeur externe de notre dollar. En février 2002, le dollar canadien s'établissait à un creux historique. Aujourd'hui, à quelque 85 cents É.-U., sa valeur affiche une progression d'environ 37 % par rapport au dollar américain et d'à peu près 30 % vis-à-vis d'un panier de monnaies pondérées en fonction des échanges commerciaux. Ce mouvement rapide et prononcé du taux de change reflète des changements économiques fondamentaux. Il ne faut pas croire pour autant qu'il a été facile de s'y ajuster. L'ajustement à une telle appréciation de la valeur externe du dollar peut être difficile pour bon nombre d'entreprises et de travailleurs, surtout si la concurrence est aussi féroce qu'elle l'est maintenant. Il reste que la vigueur de notre monnaie comporte aussi des avantages. Les entreprises, par exemple, peuvent plus facilement acheter à l'étranger des machines et de l'équipement susceptibles d'accroître leur productivité, et il semble que c'est justement ce qu'elles font. Quant aux consommateurs, ils profitent du fait que les prix des importations diminuent quand celles-ci sont payées avec un dollar plus fort.
Les variations de nos termes de l'échange ont également des implications pour l'allocation des ressources au sein de notre économie. La fermeté des cours des produits de base dont je viens de parler a accru la rentabilité des industries de l'extraction minière, pétrolière et gazière, ce qui a donné lieu à une vive augmentation des dépenses d'investissement et de l'emploi dans ces secteurs. La plupart des secteurs peu ouverts au commerce international (comme celui des services aux particuliers) ont aussi connu des niveaux de rentabilité relativement élevés et enregistré des gains substantiels au chapitre de l'emploi. Par contre, face à la forte montée du taux de change et à l'intensification de la concurrence de la part de nombreuses économies asiatiques, beaucoup de secteurs très ouverts au commerce international, surtout des entreprises manufacturières, ont dû procéder à des ajustements douloureux depuis la fin de 2002. Ceux-ci se sont traduits par une baisse des taux de rentabilité, de faibles gains de production et un fléchissement de l'emploi.
Mais, dans l'ensemble, l'économie canadienne a bien composé avec les défis auxquels elle a été confrontée ces cinq dernières années. Depuis 2002, nos marchés du travail ont fait bonne figure; à l'heure actuelle, notre taux de chômage est presque à son plus bas niveau en 30 ans. Par ailleurs, le taux de croissance annuel moyen de l'activité économique au Canada a été supérieur au taux moyen affiché par l'ensemble des pays du G7.
Voilà pour le portrait national. À bien des égards, la Saskatchewan constitue un microcosme de ces tendances. La croissance du PIB réel de cette province est solide et avoisine la moyenne nationale. Ces cinq dernières années, la Saskatchewan a connu une hausse importante de son taux de participation au marché du travail, de 65,7 à plus de 70 %, et son taux de chômage est passé de 5,4 % en février 2002 à 4,1 % le mois dernier, ce qui témoigne de la robustesse du marché du travail. Bien sûr, la province a beaucoup profité de la poussée des cours mondiaux des produits de base que j'ai mentionnée plus tôt, surtout de l'énergie, de la potasse et de l'uranium, alors que ses entreprises manufacturières ont dû faire face à des défis similaires à ceux des autres fabricants canadiens.
En résumé, les cinq dernières années ont été caractérisées par un ajustement économique d'envergure. Malgré les tensions et les difficultés que celui-ci a pu occasionner, le Canada s'en est, somme toute, très bien tiré. L'économie est robuste, les Canadiens travaillent et ils ont vu leur richesse et leur revenu s'accroître.
Mais quels sont donc les facteurs qui expliquent le succès de cet ajustement?
Les raisons du succès du processus d'ajustement
Dans une économie ouverte comme celle du Canada, le facteur le plus important est la flexibilité. Par flexibilité, j'entends la capacité de l'économie de s'adapter à des conditions nouvelles – c'est-à-dire de déplacer des ressources vers des secteurs où la demande est en expansion plutôt qu'en repli – et de retourner rapidement au niveau de la production potentielle de la façon la moins coûteuse possible. Mais la flexibilité n'est pas le fruit du hasard. Au contraire, elle est fonction des politiques structurelles, du capital humain et de la culture d'entreprise. Et elle est facilitée par deux autres éléments nécessaires au succès de l'ajustement économique, à savoir des politiques monétaire et budgétaire saines. Voyons premièrement la politique monétaire.
Les deux composantes clés de notre cadre de mise en oeuvre de la politique monétaire sont la cible de maîtrise de l'inflation et le régime de changes flottants. Elles fonctionnent de concert, voire se renforcent mutuellement, pour favoriser la stabilité et faciliter l'ajustement économique. De quelle façon au juste? Examinons tout d'abord la question de la maîtrise de l'inflation.
Un climat d'inflation basse, stable et prévisible comporte de nombreux avantages. Il aide les gens à faire face aux changements. Entre autres, il permet de mieux décoder les signaux transmis par les prix, ce qui favorise la prise de bonnes décisions économiques à long terme par les particuliers et les entreprises. Qui plus est, lorsque l'inflation est maîtrisée, la politique monétaire peut être menée de façon à ce que l'économie fonctionne près de son plein potentiel. Elle joue ainsi un rôle de stabilisateur automatique qui aide l'économie à absorber plus efficacement les chocs.
À ces avantages s'ajoute notre régime de changes flottants. Un taux de change flexible exerce aussi un effet de stabilisation automatique et aide l'économie à absorber les chocs, en particulier les chocs d'origine externe qui n'ont pas la même incidence chez nous que chez nos principaux partenaires commerciaux. Les mouvements du taux de change sont également importants, en raison de l'information qu'ils véhiculent. En effet, ils envoient aux consommateurs et aux entreprises des signaux qui guident leurs investissements et leurs achats, leur permettant de s'ajuster plus facilement aux nouvelles réalités de l'économie mondiale.
Cela dit, la politique monétaire ne peut remplir sa fonction efficacement si elle n'est pas accompagnée d'une saine politique budgétaire. Le gouvernement fédéral enregistre un excédent budgétaire tous les ans depuis l'exercice 1997-1998, et, depuis 1999-2000, les finances des provinces et des territoires, prises globalement, affichent le plus souvent des surplus. La discipline budgétaire joue un rôle notable, d'une part parce qu'elle permet d'utiliser à des fins plus productives des ressources qui, autrement, auraient été affectées au service de la dette, et, d'autre part, parce qu'elle donne aux gouvernements la marge de manoeuvre dont ils ont besoin pour réagir à des événements imprévus. À l'évidence, notre saine situation budgétaire a aidé le Canada à relever les défis posés par les changements des cinq dernières années.
Mais de bonnes politiques monétaire et budgétaire ne peuvent à elles seules expliquer le succès du processus d'ajustement. La flexibilité de notre économie a aussi été un facteur déterminant. Par flexibilité, je fais référence surtout à l'ingéniosité et à la compétence des travailleurs et des chefs d'entreprise du pays. D'où le rôle crucial que jouent l'éducation et la formation. L'élévation récente du niveau de scolarité de la main-d'oeuvre, en Saskatchewan, est de bon augure pour le bien-être futur des habitants de la province. Toutefois, la flexibilité se mesure aussi à la facilité et à la rapidité avec lesquelles des ressources peuvent être réaffectées dans une économie ouverte. C'est pourquoi nous devons nous assurer que des obstacles structurels ne viennent pas entraver inutilement les ajustements économiques, que ce soit aux chapitres des investissements, de la mobilité de la main-d'oeuvre ou du commerce. L'économie canadienne a fait preuve d'une flexibilité accrue ces cinq dernières années. Mais comme je l'expliquerai dans un moment, des progrès peuvent encore être accomplis à cet égard.
Enfin, je devrais souligner le fait que le processus d'ajustement ces cinq dernières années a été grandement facilité par la croissance vigoureuse de l'économie mondiale. La robustesse de la demande de produits canadiens a contribué à atténuer les tensions et les coûts liés aux ajustements. C'est pourquoi je crois utile de rappeler que si les Canadiens peuvent maîtriser leur politique monétaire et leur situation budgétaire, tout comme ils peuvent, par diverses mesures, favoriser une plus grande flexibilité, ils n'ont pas autant de prise sur la conjoncture extérieure. Il est donc prudent de garder à l'esprit que cette conjoncture ne sera peut-être pas toujours favorable. La question qui se pose alors est la suivante : que devons-nous faire pour que le Canada reste capable de relever efficacement les défis auxquels nous serons confrontés dans l'avenir, que les conditions soient alors clémentes ou au contraire difficiles?
Relever les défis liés aux changements économiques futurs
Tous les Canadiens sont partie prenante de l'économie nationale. Et tous peuvent contribuer à promouvoir les politiques et les mesures qui favorisent une croissance économique soutenable, quelles que soient les circonstances. Pour sa part, la Banque du Canada entend continuer à travailler à la réalisation de son objectif consistant à maintenir l'inflation à un niveau bas et stable, et à encourager la solidité et l'efficience du système financier.
En fait, tous les décideurs publics ont un rôle primordial à jouer en ce qui a trait à la promotion de l'efficience, de la productivité et de l'accroissement de la flexibilité économique. Dans un monde où la concurrence est de plus en plus vive, la barre est toujours placée plus haut, et nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers. Sur le plan des politiques publiques, les domaines où nous avons le plus de travail à accomplir ne vous sont pas étrangers. Dans le secteur des valeurs mobilières – que je connais le mieux –, la réglementation doit être simplifiée et rendue plus efficiente. Plus généralement, bon nombre des règlements applicables aux entreprises doivent être harmonisés à l'échelle du Canada, voire de tout le territoire englobé par l'ALENA. Les obstacles à la libre circulation des biens, des services et de la main-d'oeuvre au pays doivent être éliminés. Il est particulièrement important de s'attaquer à cette question maintenant, à un moment où les pénuries de main-d'oeuvre s'accentuent. Et comme les défis démographiques commencent à se faire plus complexes, ce problème ne fera que s'aggraver. Il serait souhaitable que les qualifications professionnelles soient reconnues et aisément transférables dans toutes les régions du pays, et que l'épineux dossier de la reconnaissance des compétences professionnelles de nombreux immigrants de talent puisse être réglé. L'éducation et la formation comptent aussi parmi les champs d'activité qui concourent à l'augmentation de la productivité et de la flexibilité. Posséder les connaissances et les compétences nécessaires pour tirer parti des changements et des possibilités qui se présentent est dans l'intérêt des travailleurs canadiens, et par le fait même, de l'économie tout entière.
Comme je l'ai dit, la prospérité du Canada dépend en grande partie d'un engagement actif sur la scène internationale. Les négociations de l'Organisation mondiale du commerce visant à réduire les obstacles aux échanges commerciaux internationaux, qui ont repris récemment et qui sont particulièrement importantes pour nous, doivent connaître un dénouement positif. De plus, de nouvelles mesures doivent être prises pour favoriser une correction ordonnée des déséquilibres financiers mondiaux (je fais référence ici à l'imposant déficit de la balance courante des États-Unis, auquel font écho les excédents substantiels enregistrés en Asie et dans les grands pays exportateurs de pétrole). Les États-Unis doivent hausser leur taux d'épargne, tandis que les pays asiatiques et les pays membres de l'OPEP doivent accroître leur consommation intérieure. En outre, certains pays, en particulier la Chine, doivent adopter des régimes de change plus souples.
Tels sont les défis qui se présentent aux décideurs publics. Pour leur part, les travailleurs et les chefs d'entreprise sont aussi obligés de s'adapter et de prospérer dans une économie mondiale en rapide mutation. Ils sont directement concernés par les initiatives menées dans les domaines que j'ai mentionnés, et ont le pouvoir de les soutenir. Mais les entreprises sont aussi tenues d'innover et de chercher activement à exploiter de nouveaux marchés. Elles peuvent acheter des machines et des équipements efficaces et investir dans leur main-d'oeuvre. Quant aux travailleurs, ils font leur part lorsqu'ils investissent en eux-mêmes, par l'acquisition de nouvelles connaissances et compétences.
L'évolution économique récente
Avant de conclure, j'aimerais dire quelques mots sur le point de vue de la Banque du Canada concernant la façon dont l'économie canadienne s'est ajustée aux changements qui se sont produits dans le monde. Comme en fait état la Mise à jour du Rapport sur la politique monétaire parue en janvier, la Banque estime qu'à la fin de 2006, l'économie du pays fonctionnait à un niveau équivalent ou tout juste supérieur à sa capacité de production, après avoir enregistré au second semestre de l'année une croissance plus faible que prévu. Bien que le rythme d'expansion ait été soutenu à l'échelle mondiale, l'activité a ralenti aux États-Unis en 2006, la faiblesse de l'activité ayant été concentrée dans les secteurs de l'automobile et du logement. Cette atonie ne semble pas s'être propagée au reste de l'économie américaine, et, comme des signes montrent que l'ajustement en cours dans ces secteurs a déjà été opéré en grande partie, on s'attend à une accélération de la croissance dans ce pays tout au long de 2007. Comme on prévoit que le rythme d'expansion de l'activité demeurera soutenu à l'échelle du globe, la croissance de l'économie mondiale devrait se chiffrer à 4,7 % en 2007 et à 4,5 % en 2008. On escompte que les cours des produits de base non énergétiques se replieront légèrement par rapport aux niveaux très élevés qu'ils ont affiché vers la fin de 2006.
Ces perspectives de l'économie mondiale sont de bon augure pour le Canada. Le taux d'augmentation du PIB réel devrait se situer en moyenne à environ 2 1/2 % au premier semestre de 2007, puis se hisser à approximativement 2 3/4 % au semestre suivant. En 2008, le rythme d'expansion devrait demeurer conforme à celui de la production potentielle, estimé à 2,8 %, de sorte que l'économie continuera de tourner près de son plein potentiel. L'inflation fondamentale, mesurée par l'indice de référence, devrait avoisiner les 2 % jusqu'à la fin de 2008. L'inflation mesurée par l'IPC global devrait s'établir en moyenne tout juste au-dessus de 1 % au premier semestre de 2007, puis retourner à la cible de 2 % en 2008. À la lumière de cette projection, la Banque jugeait en janvier que son taux directeur se trouvait à un niveau compatible avec la réalisation de la cible d'inflation de 2 % à moyen terme.
Les risques entourant ces perspectives de l'économie canadienne sont relativement équilibrés. Le plus important risque à la baisse tient à la possibilité que la faiblesse de l'économie américaine soit plus prononcée ou dure plus longtemps que prévu. Le principal risque à la hausse est lié à la vigueur du marché canadien du logement et à la progression du crédit, qui exercent une pression ascendante sur la demande et l'inflation. En outre, il subsiste une faible possibilité que la résorption des déséquilibres mondiaux devienne désordonnée, surtout si les décideurs publics ne prennent pas les mesures qui s'imposent.
Je vais maintenant conclure mon exposé, après quoi je me ferai un plaisir de recevoir vos commentaires et vos questions.
Conclusion
Les cinq dernières années ont été marquées par des changements économiques considérables, qui ont fait du Canada un pays plus riche. Nous continuerons de prospérer, que la conjoncture extérieure soit favorable ou non, dans la mesure où nous aurons bien compris qu'il est essentiel de faire preuve de flexibilité et de savoir s'ajuster efficacement aux transformations qui s'opèrent au sein de l'économie.
Le climat économique favorable que nous connaissons actuellement, tant au Canada que sur la scène internationale, ne doit pas nous amener à relâcher notre vigilance. Il nous incombe à tous de relever le défi de l'ajustement. En tant que citoyens, chefs d'entreprise, travailleurs et décideurs publics, nous avons tous le devoir de veiller à ce que le Canada puisse réagir efficacement aux changements que subit le paysage économique et à ce que les Canadiens puissent tirer parti des possibilités nouvelles qui, bien souvent, accompagnent ces changements.