Déclaration préliminaire devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes
Monsieur le Président, distingués membres du Comité, bonjour. Nous apprécions la possibilité que nous avons, habituellement deux fois l'an, de vous rencontrer à la suite de la parution du Rapport sur la politique monétaire. Nous n'avons pas pu nous présenter devant vous au printemps dernier, et cela fait donc un an que Paul et moi avons été entendus par votre comité. Nous croyons que ces séances nous aident à bien renseigner les députés de la Chambre, et par votre entremise tous les Canadiens, au sujet de notre point de vue sur l'économie, de l'objectif de la politique monétaire et des mesures que nous prenons pour l'atteindre.
Lorsque Paul et moi sommes venus vous rencontrer en octobre de l'année dernière, nous vous avons indiqué que la croissance des économies mondiale et canadienne se poursuivait à un rythme solide et que l'économie de notre pays semblait alors tourner à son plein potentiel.
Dans la plus récente livraison du Rapport sur la politique monétaire, que nous avons publiée ce matin, nous jugeons que l'économie canadienne fonctionne actuellement à un niveau tout juste supérieur à sa capacité de production. Bien que l'on s'attende à ce que l'expansion à l'échelle mondiale soit un peu plus forte qu'on ne l'avait d'abord pensé, la détérioration des perspectives à court terme aux États-Unis est venue assombrir celles des exportations et de la croissance au Canada.
La Banque a revu légèrement à la baisse son scénario de référence concernant l'économie canadienne par rapport à celui exposé dans la Mise à jour de juillet du Rapport et estime maintenant que le PIB progressera en moyenne de 2,8 % en 2006, de 2,5 % en 2007 et à nouveau de 2,8 % en 2008. La faible croissance de la productivité du travail a amené la Banque à réduire à 2,8 % le taux d'accroissement de la production potentielle postulé pour la période 2006-2008. Ensemble, ces facteurs impliquent que la faible demande excédentaire observée en ce moment se résorbera d'ici le milieu de 2007.
L'inflation mesurée par l'indice de référence devrait se hisser légèrement au-dessus de 2 % au cours des prochains mois, mais être redescendue à ce niveau au milieu de 2007 et y demeurer jusqu'à la fin de 2008. Par ailleurs, le recul des cours de l'énergie a entraîné une révision à la baisse du taux d'augmentation de l'IPC global attendu à court terme. Ainsi, l'inflation mesurée par l'IPC global (y compris l'incidence temporaire de la réduction de la TPS) avoisinera probablement 1 1/2 % en moyenne jusqu'au deuxième trimestre de 2007, avant de remonter à la cible de 2 %, où elle devrait rester jusqu'à la fin de 2008.
Comme nous l'avons indiqué le 6 septembre dernier, dans notre communiqué relatif à l'établissement du taux directeur, nous sommes d'avis que les risques pesant sur le scénario de référence se sont légèrement accentués depuis juillet. Le principal risque à la hausse est lié au dynamisme des dépenses des ménages et des prix des logements, tandis que le plus important risque à la baisse tient à la possibilité que l'économie américaine ralentisse plus fortement que prévu, ce qui provoquerait une diminution des exportations canadiennes. La Banque considère que les risques qui entourent sa projection au sujet de l'inflation sont relativement équilibrés.
Le 17 octobre, nous avons décidé de maintenir notre taux directeur à 4 1/4 %. Nous jugeons à l'heure actuelle que celui-ci se trouve à un niveau compatible avec la réalisation de la cible d'inflation à moyen terme. Nous continuerons de suivre de près l'évolution des risques ainsi que la situation économique et financière au pays et à l'étranger.