Revue de la Banque du Canada - Hiver 2005-2006

Revue BdC - Hiver 2005-2006
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Page couverture

Plateau d'argent commémoratif

Le plateau, légué à la Banque du Canada par Lady Macmillan en 1967, fait partie de la collection d'objets des Archives de la Banque du Canada.
Photographie : Mone Cheng, Innovacom, Ottawa.

22 décembre 2005

Soixante-dix ans d'activité : la Banque du Canada dans le contexte international (1935-2005)

Bordo et Redish examinent l'évolution qu'ont connue les banques centrales au cours des 70 dernières années et mettent en lumière les périodes durant lesquelles le Canada a innové sur le plan des pratiques de banque centrale ou semblé suivre une démarche légèrement différente de celle des autres pays. Ils soulignent que les forces à l'oeuvre à l'échelle mondiale ont apparemment beaucoup influé sur l'inflation tout au long de ces 70 années, le Canada et les États-Unis ayant enregistré des taux d'inflation à peu près identiques même si leurs régimes de politique monétaire respectifs différaient sensiblement à certains égards. Le Canada, par exemple, s'est doté relativement tard d'une banque centrale, longtemps après la plupart des autres pays industrialisés. Le Canada a aussi été le seul pays à laisser sa monnaie flotter dans les années 1950 et au début de la décennie suivante, soit durant une bonne partie de la période régie par les accords de Bretton Woods. Il a en outre adopté des cibles d'inflation bien avant que les banques centrales de la majorité des autres pays n'en fassent autant, et il a introduit un certain nombre d'innovations au chapitre de la mise en oeuvre de la politique monétaire dans les années 1990.
18 décembre 2005

Le régime de banque libre et la Banque du Canada

Les économistes du XIXe siècle ont beaucoup débattu des bienfaits d'un régime de banque libre, sous lequel chaque banque commerciale serait autorisée à émettre ses propres billets et dépôts, à condition d'en garantir la convertibilité par ses propres réserves d'or. Un tel régime, soutenaient ses partisans, assurerait la stabilité des prix tout en se révélant assez souple pour résister aux aléas du cycle économique, et cela en l'absence de banques centrales. Si cette idée a moins retenu l'attention ces dernières années, certains économistes la présentent encore comme une solution de rechange possible au système actuel. Laidler est d'avis que les tendances centralisatrices inhérentes à l'activité bancaire limiteraient inévitablement le caractère concurrentiel de celle-ci sous un régime de banque libre, laissant le champ libre à une seule institution dominante. D'autres facteurs marquants du XXe siècle, en particulier l'abandon de l'étalon-or et la reconnaissance générale du fait que les États doivent jouer un rôle déterminant dans l'établissement des objectifs de politique monétaire, ont également restreint la possibilité qu'un régime de ce type puisse fonctionner dans la pratique. Passant en revue l'histoire de la Banque du Canada sous l'angle du concept de liberté bancaire, Laidler conclut que le système actuel de poursuite de cibles d'inflation est plus apte à assurer un comportement ordonné des prix que ne le sera jamais une garantie de convertibilité sous un régime de banque libre.
8 décembre 2005

La construction d'une politique monétaire adaptée à la réalité canadienne

Au moment de sa création en 1935, la Banque du Canada pouvait s'inspirer de deux modèles fort différents (ceux de la Banque d'Angleterre et de la Réserve fédérale américaine) pour concevoir les instruments de mise en oeuvre de sa politique monétaire. Même si, dans les débuts, certains éléments de la politique monétaire de la Banque — tels que le rôle du mécanisme de réescompte et le recours à la persuasion morale — ont été calqués sur l'exemple britannique, des différences importantes ont concouru au développement d'une approche spécifiquement canadienne. Chant décrit ce qu'il juge être des innovations typiquement canadiennes : le transfert des dépôts du gouvernement comme moyen privilégié de gérer la liquidité bancaire; l'adoption d'une méthode de calcul des réserves obligatoires basée sur les chiffres de la période précédente; et la décision de la Banque de laisser flotter le taux d'escompte à deux reprises. Il fait également un survol de la série de mesures audacieuses prises dans les années 1990 : simplification des procédures de compensation et de règlement, réduction des réserves obligatoires et établissement par la Banque d'une cible pour le taux du financement à un jour. L'auteur estime que ces changements ont amélioré l'efficience du marché, réduit les risques et l'incertitude et renforcé l'influence que la Banque exerce sur le taux à un jour, sa cible opérationnelle à court terme.
2 décembre 2005

De la jeunesse à la maturité intellectuelle : rétrospective de l'évolution de la recherche rue Wellington

Helliwell relate les transformations qu'a subies la Banque du Canada depuis le début des années 1960, période où s'est amorcée la relation soutenue que l'auteur entretient avec l'institution et les membres de son personnel. Évoquant d'abord son passage à la Commission royale d'enquête sur le système bancaire et financier (Commission Porter), Helliwell poursuit avec le récit des 40 années suivantes, en s'intéressant tout particulièrement aux activités d'analyse et de recherche de la Banque. Tout en prenant soin de reconnaître l'utilité de différentes méthodes d'analyse et de collecte de renseignements, comme la vaste enquête que lui et ses collègues ont menée par courrier et par des entrevues dans le cadre de la Commission Porter, Helliwell s'attarde aux activités de modélisation économétrique de l'institution, commencées avec les modèles RDX1 et RDX2 à la fin des années 1960 et au début de la décennie suivante. Il cite quelques-uns des obstacles internes et externes que la banque centrale a dû surmonter afin de poursuivre ses efforts de modélisation et explique comment les nouvelles tendances au sein de la profession posaient parfois des défis. En conclusion, l'auteur affirme que ces avancées ont aidé la Banque à parvenir à maturité et à devenir l'un des grands foyers internationaux de recherche empirique.