Déclaration préliminaire devant le Comité sénatorial permanent des banques et du commerce
Monsieur le Président, distingués membres du Comité, bonjour. Nous apprécions la possibilité que nous avons, deux fois l'an, de vous rencontrer à la suite de la parution du Rapport sur la politique monétaire. Ces séances nous aident à bien renseigner les sénateurs, et par votre entremise tous les Canadiens, au sujet de notre point de vue sur l'économie, de l'objectif de la politique monétaire et des mesures que nous prenons pour l'atteindre.
Lorsque Paul et moi nous sommes présentés devant vous en avril, nous vous avons indiqué que l'économie semblait tourner un peu en deçà des limites de sa capacité et qu'elle remonterait à son plein potentiel au second semestre de 2006. Dans le numéro d'octobre du Rapport sur la politique monétaire, paru jeudi dernier, nous expliquons que la croissance a légèrement dépassé les prévisions au premier semestre de l'année. En effet, l'expansion des économies mondiale et canadienne s'est poursuivie à un rythme solide, et l'économie de notre pays semble maintenant fonctionner aux limites de sa capacité.
Les fluctuations passées et récentes des cours de l'énergie et du taux de change du dollar canadien, de même que la concurrence livrée par la Chine et les autres pays nouvellement industrialisés, donnent lieu à d'importants ajustements au sein de l'économie canadienne. Compte tenu de ces ajustements et de la faible progression de la productivité ces dernières années, la Banque a légèrement réduit son estimation de la croissance de la production potentielle pour 2005 et 2006.
La Banque prévoit que l'économie progressera au même rythme que la production potentielle d'ici la fin de 2007, ce qui représente en moyenne 2,8 % cette année, 2,9 % en 2006 et 3,0 % en 2007.
Étant donné que l'économie fonctionne aux limites de sa capacité et que les cours de l'énergie ont monté, les pressions à la hausse sur les prix à la consommation se sont un peu renforcées depuis la parution de la Mise à jour de juillet. Si, comme on le suppose, les cours de l'énergie s'alignent sur les prix actuels des contrats à terme, l'inflation mesurée par l'IPC se situera autour de 3 % en moyenne jusqu'au milieu de 2006, puis elle redescendra à la cible de 2 % au deuxième semestre de l'an prochain. L'inflation mesurée par l'indice de référence devrait se maintenir au-dessous de 2 % au cours des prochains mois et remonter à 2 % d'ici le milieu de 2006.
La Banque a haussé son taux directeur à 3 % le 18 octobre. À la lumière de notre projection, nous pensons qu'il faudra encore réduire le degré de détente monétaire pour maintenir l'équilibre entre l'offre et la demande globales au cours des quatre à six prochains trimestres et pour garder l'inflation au niveau visé. Les risques à court terme qui entourent ces prévisions semblent équilibrés. Toutefois, le danger que la correction des déséquilibres économiques mondiaux s'accompagne d'une période de faible expansion à l'échelle internationale nous apparaît plus grand à partir de 2007.
La Banque continuera d'évaluer les ajustements et les tendances sous-jacentes au sein de l'économie canadienne, ainsi que la résultante des risques, afin de mener la politique monétaire de manière à maintenir l'inflation à la cible visée à moyen terme.
Monsieur le Président, Paul et moi nous ferons maintenant un plaisir de répondre à vos questions.