Déclaration préliminaire devant le Comité sénatorial permanent des banques et du commerce
Monsieur le Président, distingués membres du Comité, bonjour. Avant de commencer, j'aimerais vous présenter le premier sous-gouverneur de la Banque du Canada, M. Paul Jenkins.
Nous apprécions la possibilité que nous avons, deux fois l'an, de venir ici, à la suite de la publication du Rapport sur la politique monétaire, pour livrer aux sénateurs et à tous les Canadiens notre point de vue sur l'économie. Ces séances nous aident à faire connaître l'objectif de la politique monétaire et les mesures que nous prenons pour l'atteindre.
La dernière fois que je me suis adressé à votre comité, c'était après la publication de la livraison d'avril du Rapport. Depuis, l'économie canadienne a subi plusieurs chocs inhabituels. À cause de ces chocs et d'autres facteurs, la croissance a été plus lente que prévu. La Banque estime maintenant que la marge de capacités excédentaires au sein de l'économie est plus élevée qu'elle ne s'y attendait en avril.
La conjoncture économique mondiale s'est embellie depuis avril, et l'incertitude géopolitique a continué de s'amoindrir. Pour l'avenir, la Banque prévoit que l'expansion de l'économie canadienne se raffermira au quatrième trimestre de 2003 et en 2004. Dans l'ensemble, le rythme de progression de l'activité devrait dépasser au cours de cette période celui de la production potentielle, grâce surtout à la solidité de la dépense des ménages et à la hausse des investissements des entreprises. Le renforcement de la croissance à l'étranger devrait aussi insuffler un élan aux exportations de biens et services canadiens, mais ce dernier sera freiné par l'appréciation de notre monnaie. Le rythme d'expansion devrait se situer en moyenne légèrement au-dessus de 3 % au second semestre de 2003 et aux alentours de 3 1/4 % en 2004. Dans ces conditions, la marge de capacités excédentaires devrait s'être résorbée au début de 2005.
La Banque s'attend à ce que le taux d'accroissement de l'indice de référence se situe à un peu plus de 1,5 % en moyenne d'ici la fin de 2003, puis descende pour s'établir tout juste au-dessus de 1 % au début de 2004, à mesure que se dissiperont les effets des hausses passées des primes d'assurance automobile. Cette mesure de l'inflation devrait être revenue à 2 % d'ici le milieu de 2005 avec la disparition graduelle de la marge de capacités excédentaires.
Je tiens cependant à souligner que des risques importants pèsent sur ces perspectives économiques. Ceux-ci sont liés au moment et à l'ampleur des ajustements aux déséquilibres économiques mondiaux. Il y a notamment incertitude en ce qui concerne tant l'évolution probable des taux de change des grandes monnaies du monde que l'incidence de cette évolution sur l'économie canadienne. On ne sait pas non plus si l'expansion de l'économie des États-Unis se poursuivra au-delà du premier semestre de 2004.
Permettez-moi aussi de souligner que nous évaluons, et continuerons d'évaluer, les répercussions possibles, sur la demande et l'inflation au Canada, de tous ces ajustements — passés et à venir — ainsi que leur incidence sur la conduite de la politique monétaire.
Monsieur le Président, Paul et moi serons maintenant heureux de répondre aux questions du Comité.