Parution du Rapport sur la politique monétaire
Bonjour. La Banque du Canada vient de publier la dixième livraison de son Rapport sur la politique monétaire. Ce matin, nous avons également relevé le taux cible du financement à un jour de ¼ de point de pourcentage pour le porter à 4 ¾ %. Cette mesure fait suite à la décision qui a été prise hier aux États-Unis de hausser le taux cible des fonds fédéraux dans les mêmes proportions pour l’établir à 5 ½ %.
Depuis la parution du Rapport de mai dernier, l’économie canadienne n’a cessé de se raffermir. Les exportations ont enregistré une forte croissance et les dépenses des ménages et des entreprises ont augmenté.
L’essor que connaît l’activité au Canada a été favorisé par l’amélioration constante de la conjoncture économique internationale et plus particulièrement par la vigueur étonnante de l’activité aux États-Unis. Les économies d’un grand nombre de pays asiatiques qui avaient été touchés par la crise financière de 1997-1998 se sont redressées plus rapidement que prévu. Au Japon, la production a fortement augmenté après deux années de récession, et la croissance s’est accélérée en Europe. En outre, les cours mondiaux des produits de base se sont nettement raffermis.
La croissance du PIB réel au Canada a été de 4 % environ au cours des neuf premiers mois de 1999 et elle devrait s’établir aux alentours de 3 ¾ % pour l’ensemble de l’année. Ces six derniers mois, l’évolution de l’inflation a été généralement conforme aux pronostics; de fait, le taux d’inflation s’est rapproché du milieu de la fourchette de 1 à 3 % visée par la Banque.
Comme en fait état le Rapport, nous nous attendons à ce qu’en l’an 2000 la croissance de l’économie américaine décélère pour adopter une cadence plus soutenable. Nous avons prévu en conséquence que le taux de croissance de l’économie canadienne se situerait entre 2 ¾ et 3 ¾ %. À la lumière de cette prévision, et étant donné que le taux d’inflation attendu est en train de se stabiliser près du milieu de la fourchette cible, nous avons estimé que l’inflation mesurée par l’indice de référence devrait continuer d’avoisiner les 2 % tout au long de l’année prochaine.
Toutefois, comme nous l’avons souligné dans le Rapport, d’importants risques pèsent sur nos prévisions concernant la croissance économique et l’inflation. En effet, il se pourrait que la demande de produits canadiens se renforce tant au pays qu’à l’étranger et que des pressions inflationnistes se manifestent aux États-Unis. La décision prise hier par la Réserve fédérale, qui donne à penser que la demande continue d’être excédentaire aux États-Unis, met justement ces risques en relief.
Afin de maintenir l’inflation à un bas niveau au Canada, la Banque doit se tenir prête à modifier les conditions monétaires en temps opportun. C’est précisément ce que nous avons fait ce matin. Mais le défi que nous devons relever en matière de politique monétaire demeure, et nous continuerons de surveiller de près tous les indicateurs de nouvelles pressions inflationnistes dont nous disposons. Une remontée de l’inflation au Canada compromettrait les chances que l’expansion soit durable.