Livraison semestrielle du Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada
Le gouverneur de la Banque du Canada, M. Gordon Thiessen, a formulé quelques observations aujourd'hui à l'occasion de la parution de la neuvième livraison du Rapport sur la politique monétaire. Publié pour la première fois en 1995, le Rapport, qui sort en mai et novembre de chaque année, analyse l'évolution de l'économie dans le contexte de la politique monétaire.
M. Thiessen a fait observer que les perspectives d'évolution de l'économie mondiale sont devenues plus favorables. Les turbulences qui ont secoué les marchés internationaux l'automne dernier se sont atténuées, et les investisseurs reprennent confiance. Soutenu par la vigueur de l'économie aux États-Unis, la présence de conditions monétaires expansionnistes au pays et le retour à la normale consécutif à la fin des arrêts de travail de l'été dernier, le rythme d'expansion de l'activité économique s'est accéléré au Canada au quatrième trimestre de 1998 et au début de 1999. Le gouverneur a d'ailleurs affirmé que l'économie canadienne connaissait un regain de vigueur.
M. Thiessen a annoncé que la Banque avait révisé à la hausse ses projections de croissance de l'économie en 1999 par rapport à ce qu'elle prévoyait il y a six mois, et qu'elle tablait maintenant sur un taux de croissance de l'ordre de 2 ¾ à 3 ¾ %. Ces chiffres sont supérieurs aux plus récentes prévisions du secteur privé. M. Thiessen a précisé que le volume des exportations canadiennes devrait continuer d'augmenter à la faveur de la bonne tenue que notre pays affiche sur le plan des prix et des coûts par rapport à ses partenaires commerciaux.
Il a souligné que la consommation des ménages devrait continuer de se redresser à la faveur des gains réalisés au chapitre de l'emploi et de l'amélioration de la confiance des consommateurs.
M. Thiessen a indiqué également que l'inflation mesurée par l'indice de référence devrait s'accélérer modestement au cours des dix-huit prochains mois, mais se maintenir dans la limite inférieure de la fourchette de maîtrise de l'inflation de 1 à 3 % visée par la Banque. Il a fait remarquer que les investisseurs avertis croient fermement que l'inflation au Canada demeurera faible.
Le gouverneur a insisté sur le fait que, même si les probabilités d'une évolution de l'économie et de l'inflation plus favorable ou moins favorable que prévu semblent s'équilibrer, plusieurs grandes incertitudes subsistent. La disparité qui existe entre la tenue économique respective des grands pays industriels constitue un risque majeur. Au pays, les estimations concernant la marge de capacités inutilisées dans l'économie sont incertaines. La Banque compte accorder une importance accrue à l'évolution d'un ensemble d'indicateurs susceptibles de la renseigner sur le degré des pressions qui s'exercent sur la capacité de production de l'économie et sur l'inflation.