The Exchange Rate Regime and Canada's Monetary Order

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On aurait tort d'examiner les mérites respectifs, pour le Canada, de différents régimes de change sans égard aux autres aspects du régime monétaire. Pour qu'un régime monétaire soit cohérent, il doit répondre à trois critères : i) la banque centrale doit avoir un objectif bien défini en matière de politique monétaire; ii) elle doit être en mesure de le réaliser; iii) cet objectif doit servir de point d'ancrage aux attentes du secteur privé. En outre, pour que ce régime soit « libéral », un dernier critère doit être respecté : les autorités compétentes doivent répondre devant l'électorat de la façon dont elles s'acquittent de leurs fonctions. L'auteur se fonde sur ces quatre critères pour évaluer les mérites respectifs des régimes monétaires suivants : i) le régime actuellement en place au Canada, qui repose sur la poursuite de cibles en matière d'inflation et un taux de change flottant; ii) une union monétaire à l'échelle de l'Amérique du Nord; iii) l'établissement au Canada d'une caisse d'émission; iv) un taux de change fixé par voie législative; v) un taux de change fixe mais ajustable. Il conclut que le régime actuel est bien adapté au contexte canadien, en raison de la faible mobilité de la main-d'oeuvre entre notre pays et les États-Unis, de la rigidité des prix et des salaires nominaux au Canada et du fait que le taux de change réel Canada-États-Unis est soumis à des chocs réels. Parmi les régimes de changes fixes possibles, tous jugés inférieurs au régime actuel, l'union monétaire intégrale est considérée comme la plus viable du point de vue économique, mais moins « libérale » sur le plan politique; quant au taux de change fixe mais ajustable, il ne semble pas à même de fournir une assise solide à un régime monétaire cohérent.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-1999-7