Observations du gouverneur de la Banque du Canada à l'occasion de la parution du Rapport sur la politique monétaire

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Le gouverneur de la Banque du Canada, M. Gordon Thiessen, a formulé quelques observations aujourd'hui à l'occasion de la publication du Rapport sur la politique monétaire de novembre 1998. Le Rapport, qui paraît deux fois l'an, analyse l'évolution de l'économie dans le cadre de la politique monétaire.

M. Thiessen a d'abord fait remarquer que l'incertitude planant sur l'économie mondiale s'est intensifiée au cours des six derniers mois, surtout à la suite de la décision de la Russie, en août, d'imposer un moratoire sur le remboursement de sa dette. Un grand nombre d'économies émergentes ont été confrontées à des fuites massives de capitaux et à l'accroissement marqué des écarts de taux d'intérêt, les investisseurs s'étant mis en quête d'un abri sûr pour leurs placements. De façon plus générale, l'écart entre les rendements des obligations du secteur privé et ceux des obligations d'État s'est aussi élargi, et la liquidité des marchés a diminué.

Les perturbations économiques et financières survenues sur la scène internationale ont donné lieu à des révisions à la baisse des estimations relatives à la croissance économique mondiale pour 1998 et 1999. Néanmoins, selon M. Thiessen, l'activité économique dans les grands pays industriels, en particulier aux États-Unis et en Europe, devrait être assez soutenue d'ici la fin de 1999.

« La Banque prévoit que l'expansion de l'économie canadienne se poursuivra au cours de la prochaine année compte tenu de la progression persistante de la demande intérieure attendue aux États-Unis et de la présence de conditions monétaires expansionnistes au Canada, d'affirmer M. Thiessen. » Toutefois, les turbulences qui ont agité l'économie mondiale ont accru l'incertitude qui entoure normalement les perspectives économiques.

Le gouverneur a fait observer que la stabilité financière est capitale pour le maintien de la confiance des ménages et des entreprises. Par conséquent, le rythme auquel les capacités inutilisées dans l'économie canadienne seront absorbées par la croissance de la demande durant la prochaine année sera fonction de la rapidité avec laquelle les marchés financiers au pays et à l'étranger se stabiliseront. « À court terme, la Banque s'attachera donc tout particulièrement à préserver la confiance des investisseurs à l'endroit des marchés financiers canadiens », a ajouté M. Thiessen.

M. Thiessen a réaffirmé que l'objectif fondamental de la politique monétaire à moyen terme demeure le maintien de l'inflation à l'intérieur de la fourchette de 1 à 3 % visée par la Banque. Il a indiqué que l'inflation devrait rester dans la moitié inférieure de la fourchette cible au cours de la prochaine année.

« C'est en maintenant un taux d'inflation bas et stable que la politique monétaire peut le mieux contribuer à améliorer durablement la tenue générale de l'économie et, en même temps, à préserver à long terme la confiance envers les marchés financiers », de conclure M. Thiessen.

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