Le PIB potentiel des États-Unis et ses déterminants : la productivité de la main-d'oeuvre et le taux d'activité
Dans cette étude, l'auteur vise principalement trois objectifs. Premièrement, il cherche à savoir si la bonne tenue de l'économie américaine observée ces dernières années est imputable à une poussée du PIB potentiel. Deuxièmement, il tente de déterminer quelles sont les variables reliées à l'offre globale dont la tendance pourrait expliquer l'évolution du potentiel de l'économie. Finalement, l'auteur tente d'observer si, au cours des dernières années, l'économie américaine était, malgré tout, en situation de demande excédentaire. La méthode utilisée consiste à estimer un VAR structurel à six variables dont on extrait la composante permanente du PIB (c.-à.-d. le PIB potentiel) à l'aide de restrictions imposées aux effets à long terme des chocs structurels. Le modèle permet d'identifier trois types de chocs d'offre dont deux sont explicitement reliés à la tendance de la productivité de la main-d'oeuvre et du taux d'activité. Ces deux variables ont été sélectionnées parmi un ensemble de dix indicateurs reliées à l'offre globale à l'aide d'un critère empirique introduit dans cette étude. L'auteur conclut que 84 % des fluctuations du PIB potentiel à long terme s'expliquent par les chocs modifiant les tendances de la productivité de la main-d'oeuvre et du taux d'activité. De plus, depuis 1995, le PIB potentiel affiche une croissance nettement plus élevée que sa moyenne historique, en raison d'une augmentation de la tendance de la productivité et, dans une moindre mesure, de celle du taux d'activité. Il ne faut pas pour autant conclure à l'absence de toute menace inflationniste, puisque l'écart de production lié à des modifications de la tendance de l'inflation indique une demande excédentaire de l'ordre de 1 %. La hausse de la tendance de l'inflation n'est que très peu visible, puisqu'elle est occultée par des chocs de demande réelle ayant poussé temporairement l'inflation à la baisse.