La non-neutralité du mode de financement du gouvernement

Les économistes se sont longtemps demandé si le financement des déficits du gouvernement par l'émission d'obligations plutôt que par l'augmentation des impôts entraîne des effets différents sur l'économie.

Le but de ce texte est d'essayer de quantifier les effets de substitution induits par les changements d'impôts et de voir combien ces effets modifient la neutralité du choix de financement. Pour ce faire, je me sers d'un modèle où l'on suppose que les ménages essaient de maximiser une fonction d'utilité dépendante de la consommation et du loisir et où ceux qui sont en vie actuellement tiennent compte de l'utilité de leurs enfants, de leurs petits-enfants, et cetera. Ce modèle a été estimé sur la période de 1958 à 1980 et permet d'expliquer d'une façon assez satisfaisante les tendances passées dans la consommation par habitant et le taux de participation.

Le modèle est utilisé pour faire des simulations d'une augmentation temporaire des transferts, celle-ci étant financée soit par les impôts, soit par les obligations. Le modèle de consommation/offre de travail est implanté dans un modèle d'une petite économie ouverte où la parité des pouvoirs d'achat opère, où la dette du gouvernement se substitue parfaitement pour le capital et pour les obligations étrangères. La demande de travail résulte de la maximisation des profits de la part des entreprises sous réserve de rendements constants à l'échelle. Le niveau des prix résulte de l'égalité entre l'offre et la demande de monnaie. Les simulations indiquent que le mode de financement peut avoir un effet important, compte tenu de la valeur estimée pour la substitution entre travail et loisir, et ceci dans un modèle entièrement classique en ce qui a trait à ses hypothèses. Il y a donc lieu de croire que le choix entre emprunts et augmentations d'impôt ne sera pas sans conséquences.

Sujet(s) : Gestion de la dette
Code(s) JEL : H, H6, H60

DOI : https://doi.org/10.34989/tr-36