La Banque du Canada abaisse le taux cible du financement à un jour pour le ramener à 1/2 %
La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle abaisse le taux cible du financement à un jour de un quart de point de pourcentage pour le ramener à 1/2 %. Le taux officiel d’escompte s’établit donc à 3/4 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 1/4 %.
L’inflation mesurée par l’IPC global au Canada a avoisiné 1 % au cours des derniers mois, en raison d’une baisse en glissement annuel des prix des produits énergétiques de consommation. L’inflation mesurée par l’indice de référence s’est établie près de 2 %, les pressions désinflationnistes attribuables à la marge de capacités excédentaires au sein de l’économie étant contrebalancées par les effets transitoires de la dépréciation passée du dollar canadien et certains facteurs sectoriels. La Banque estime que, abstraction faite de ces effets transitoires, la tendance sous-jacente de l’inflation se situe aux alentours de 1,5 à 1,7 %.
La croissance de l’économie mondiale a fléchi au début de 2015, principalement aux États-Unis et en Chine. Des indicateurs récents laissent entrevoir un regain de vigueur de l’économie américaine au second semestre de cette année, et la croissance devrait être solide tout au long de la période de projection. En Chine, par contre, l’activité ralentit dans le contexte du processus de rééquilibrage en cours visant à ramener l’économie vers une trajectoire de croissance plus viable. Cette évolution a fait baisser les prix de certains produits de base qui sont importants pour les exportations canadiennes. Les conditions financières dans les grandes économies demeurent très expansionnistes et continuent à fournir un soutien essentiel à l’activité économique. La croissance de l’économie mondiale devrait se raffermir au deuxième semestre de 2015 et s’établir en moyenne à environ 3 % pour l’année. Elle devrait s’accélérer et se situer autour de 3 1/2 % en 2016 et en 2017.
La Banque a revu nettement à la baisse son estimation de la croissance au Canada pour 2015 par rapport à sa projection d’avril. Cette révision s’explique par les réductions supplémentaires des plans d’investissement des entreprises dans le secteur de l’énergie, ainsi que par le niveau plus faible que prévu des exportations de produits de base non énergétiques et de biens hors produits de base. La Banque estime maintenant que le PIB réel s’est modestement contracté au premier semestre de l’année, ce qui s’est traduit par une augmentation de la marge de capacités excédentaires et par des pressions baissières additionnelles sur l’inflation.
La Banque s’attend à ce que la croissance reprenne au troisième trimestre et recommence à dépasser celle de la production potentielle au quatrième trimestre, sous l’impulsion des secteurs hors ressources de l’économie canadienne. À l’extérieur des régions productrices de pétrole, la confiance des consommateurs demeure élevée et les marchés du travail continuent de s’améliorer. Ce contexte sera favorable à la consommation, qui sera aussi soutenue par un stimulant budgétaire. Les indicateurs récents font état d’un redressement de l’activité manufacturière et d’un accroissement des pressions sur la capacité de production des fabricants, plus particulièrement les exportateurs qui sont les plus sensibles aux mouvements du dollar canadien. Les conditions financières restent très expansionnistes pour les ménages et les entreprises.
La Banque prévoit maintenant que le PIB réel au Canada croîtra d’un peu plus de 1 % en 2015 et d’environ 2 1/2 % en 2016 et en 2017. À la lumière de ce profil de croissance révisé, l’écart de production est nettement plus prononcé qu’anticipé en avril et se résorbera un peu plus tard. La Banque s’attend à ce que l’économie retourne à son plein potentiel et que l’inflation revienne à 2 % de façon durable au premier semestre de 2017.
L’affaiblissement des perspectives de croissance de l’économie canadienne a accru les risques à la baisse entourant l’inflation. Quoique les vulnérabilités associées aux déséquilibres dans le secteur des ménages demeurent élevées et puissent s’accentuer, l’économie canadienne subit un ajustement notable et complexe. Un nouvel assouplissement de la politique monétaire est nécessaire à l’heure actuelle afin d’aider l’économie à retourner à son plein potentiel et l’inflation à la cible de façon durable.
Note d’information
La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 9 septembre 2015. La nouvelle projection pour l’économie et l’inflation ainsi qu’une analyse des risques connexes seront publiées dans le Rapport sur la politique monétaire que la Banque fera paraître le 21 octobre 2015.